Projets spéciaux

 

Création, Mise en scène, Chorégraphie

 

Doctor Faustus Lights The Lights

Un opéra de Gertrude Stein

Département de théâtre – Université Concordia, Montréal

2010

En 1938, Gertrude Stein écrit «Docteur Faustus Lights The Lights». Un opéra moderne qui parle de la relation entre l’électricité et le destin, et qui s’amuse par les jeux de mots tout en flammèches de Stein. La pièce a été écrite durant la période de transition entre l’Ancien Monde encore sombre, et la naissance de l’ère moderne. Elle exprime une excitation mêlée de méfiance à propos de notre quête de la lumière éternelle où les enjeux mêmes de la vie changent avec l’arrivée de l’électricité : vraie révolution industrielle qui affectera l’humanité entière.

Dans cette production de «Docteur Faustus Lights The Lights», Nathalie Claude orchestre une distribution de 16 acteurs, soutenue par une bande sonore originale de musique électroacoustique inspirée par les sons inhérents aux modulations électriques. Elle place stratégiquement le Dr Faustus, au sommet d’une immense pile de livres, les deux pieds rivés sur son savoir, au bord du gouffre. Au-dessus de lui, une petite ampoule lui pend littéralement au-dessus de la tête : son épée de Damoclès. Tout autour une forêt mystérieuse composée d’arbres en néons éclaire et terrifie tout à la fois. Doublant les héroïnes Margerite Ida et Helena Annabel, Nathalie Claude installe le duo féminin sous l’œil aiguisé de la lune-témoin : qui voit tout qui sait tout. Elle mêle les genres : vaudeville, films des années 1950, films d’horreur, corps de ballet, théâtre de marionnettes, expressionnisme, et crée avec ses concepteurs une œuvre éclatée et libre au diapason avec le féminisme sous-terrain qui parcours l’œuvre de Stein.

«Gertrude Stein est mon idole.
Je l’ai allumée puis éteinte, allumée puis éteinte, allumée puis éteinte, et à chaque fois que je faisais ça, quelque chose d’autre est apparu. Je pense qu’elle a un cerveau en or. Son secret est enterré au Père-Lachaise.
J’y étais une fois, méditant à sa pierre tombale, j’aurai dû creuser et vérifier.
Et les mots, oh, des mots, des mots, des mots beaux forts ludiques.
Ils tournent, se répètent, dansent et chantent et se tordent, et enfin ils entrent dans les vaisseaux sanguins, puis la lumière apparaît. Son travail est viscéral, unique, fort et elle joue, détruit, et éclaire les mots, et le concept général de la langue comme personne.
La modernité est une chose fabuleuse.
Mais une nuit étoilée, quand la lune est pleine, c’est tout simplement: inestimable.
Je ne voudrais pas vendre mon âme au diable, au risque de perdre ÇA
».
(Extrait du programme, mot de la metteure en scène)

Texte : Gertrude Stein
Création, mise en scène, chorégraphie : Nathalie Claude
Assistant à la mise en scène : David Di Giovanni
Scénographie : Cassandre Chatonnier
Accessoires : Hannah Gorham-Smith
Costumes : Michela Fisher
Lumières : Chris Rayment
Musique et conception sonore : Max Stein et Julian Stein
Assistants aux concepteurs : Eve-Catherine Champoux, Benedicte Le Bel, Meriza Martel-Bryden, Anastasia Schneider.
Interprètes : Doctor Faustus/Callahan Connor, The Country Woman/Marie Farsi,
Margherite Ida & Elena Annabel/Shannon Hamilton, Margherite Ida & Elena Annabel/Amy Kitz, The Boy/Michael Mercer, Chorus 4/Mireck Metelski, The Little Boy/Noa Nussbaum, Chorus 1/Natasha Perry Fagant, The Little Girl/Kyle Purves , Chorus 2/Sara Rodrigez, Chorus 3/Kendall Savage, Mephisto/Cameron Sedgwick, The Dog/Emily Skahan, Chorus 5/Matt Smith, The Man From Over the Seas/Benoît Trudel, Chorus 6/Jake Zabusky.

Présenté du 1er au 5 décembre 2010, au D.B. Clark Theatre, Montréal.

Photos : © Christian Brand